Le
pain à la levure expliqué à ma fille
Une
collaboration de mon frangin pour les enfants qui veulent se lancer
dans le pain.
Chère
Florine,
Le
pain est une affaire de touille.
Mais
il y a touille et touille, alors pour commencer mieux vaut déjà
réussir le plus simple : le pain à la levure (qui se
distingue du pain au levain par le fait qu'au lieu de levain, la levée
est assurée de levure, et vice-versa)
Tu peux choisir la levure de boulanger sèche (en sachets au
supermarché, attention c'est pas la levure chimique des gateaux)
ou mieux la levure fraîche (en cubes chez le boulanger)
- dans un grand saladier, disons un demi litre d'eau chaude (mais
pas brûlante), tu y laisses fondre la levure (un sachet, ou
un demi cube c'est à dire environ 20 grammes) quelques minutes
- la touille se nourrit de farine. Il en faut la bonne quantité
: celle qui une fois touillée rendra la pate ferme et encore
un peu collante. Avec un demi litre d'eau, tu peux à coup sûr
mettre déjà 500 g de farine et après en rajouter
jusqu'à ce que ça prenne forme.
- si tu aimes vraiment touiller, tu peux pétrir plein de minutes.
Mais tu peux très bien ne pas pétrir du tout (ce que
je fais en bon fainéant), le pain sera quand même excellent.
- commence alors l'attente. Laisse lever au moins deux heures, plutôt
trois ou quatre, avec un couvercle pour paksasèch.
- si après cette longue attente la pâte n'a pas levé,
c'est que tu as oublié la levure.
- dernière touille : tu rapplattis tout en chassant les bulles
d'air (flop flop) et tu donnes la forme : une boule, ou un colombin,
ou une couronne, ou une tresse, ou des petits pains, ou tout ce que
tu voudras.
- re-levée : si possible enfermé dans un linge dans
un panier (mais pour des formes plus petites ça peut être
à plat). Une heure trente suffisent en principe.
- Chauffe ton four bien chaud (au moins 200 degrés, mais pourquoi
pas 250, les experts sont partagés)
- Enfourne sur du papier sulfurisé sur une tôle ou une
grille.
- La cuisson peut durer 20 à 40 minutes selon la température,
la taille du pain, le type de four, la pression atmosphérique,
la densité hygrophonométrique de la farine, la position
de la lune et de saturne et encore tout un tas de choses mystérieuses
Parce
que question de touille certes, mais en vérité avant
tout d'alchimie, la vraie, celle des sorciers : que des approximations
qu'il faut expérimenter et ajuster au fur et à mesure
pour trouver ce qui marche le mieux (quantité d'eau, de sel,
durée de la levée, température de la cuisson
etc.) en sachant qu'en général, ça marche toujours
plus ou moins bien et surtout la première fois plutôt
moins bien que les suivantes...
Fastoche
hein ?
Que
dis-je, touille; pitouille en vérité. J'espère
que tu n'auras pas la trouille de faire plein d'essais! Et si tu en
sors victorieuse je pourrai te donner d'autres trucs et même
un nouveau défi : le levain.
d'ailleurs en attendant, tu peux toujours te distraire et t'instruire
sur http://fairesonpain.free.fr/, site commis par mon grand amateur
de touille devant l'éternel de frère (il y a un concours
de photos où tu pourras surement participer)
Bonne
patouille !
Philippe
AAAARGH
!!! Le sel ! L'ingrédient clé que tout vrai boulanger
OUBLIE toujours une ou deux fois l'an. Alors mets-toi le bien dans
la tête : IL FAUT PAS OUBLIER LE SEL (moi je n'oublie d'ailleurs
jamais ni d'en mettre ni de le dire quand je donne la recette). Tu
le mets au tout début, dans l'eau chaude : pour 1/2 litre d'eau,
disons une bonne cuiller à soupe (mais pas trop grosse quand
même). Tu verras vite au résultat : si c'est trop salé,
il faut mettre moins de sel, et vice-versa. Et si c'est pas salé
du tout, c'est que tu as oublié le sel : BERK.